Choisir votre yourte, l’éclairer, la chauffer…
La taille
Vivre en yourte consiste d’abord à vivre dans un milieu naturel, à vivre beaucoup dehors…, à profiter du moindre rayon de soleil. On est aux premières loges, il faut en tenir compte et ne pas raisonner comme si on évaluait la surface d’un appartement.
Pour les personnes seules nous conseillons des yourtes de 6m (28m²), ce qui garantira un espace certes modeste mais beaucoup plus facile à chauffer, transporter, monter, démonter, entretenir que des yourtes plus grandes, d’autant plus si votre projet est d’être nomade.
Pour les petites familles nous conseillons des yourtes de 8m (50m²). Quand les enfants grandissent, que la famille s’agrandit, nous conseillons plutôt de construire de nouveaux espaces qui peuvent être couplés à la yourte « mère » ou posés non loin.
Pour la hauteur des murs tout est possible de 1,8m, 2.0m ou 2,3m (pour l’installation de mezzanine). Là aussi ne pas voir trop haut, la hauteur de 1,8m suffit pour un confort le vie et l’aménagement intérieure. cette hauteur rend le montage moins fatiguant et offre une prise au vent réduite.
Les faibles dimensions des yourtes mongoles (5,4 – 6,4m de diamètre, murs de 1,5-1,6m), sont en réalité très bien pensées. Elles sont montés sans fatigue. L’ensemble de la structure représente un poids modeste et la prise au vent faible. Cela permet aux nomades de garder leur yourte jusqu’à la fin de leur vie, puisque même des personnes âgées peuvent les monter, les démonter, les transporter.
Isolation et chauffage
Pour des yourtes d’habitations, il ne faut pas négliger la qualité de l’isolation afin d’améliorer le confort de vie et limiter l’énergie dépensée pour chauffer. Pour les murs et le toit, nous proposons des nappes de laine de mouton de plusieurs épaisseurs choisies selon le climat et le budget. Nous recommandons d’avoir un plancher isolé.
Pour chauffer la yourte, le poêle à bois est la meilleur solution. Pour profiter de la chaleur du soleil il faut placer le maximum d’ouverture vitrée au Sud et à l’Est. Une grande baie en plastique transparent au Sud couplé à des rideaux isolants pour la nuit est une solution très efficace et économique.
Les caractéristiques idéales d’un poêle pour yourte sont :
- Une forte inertie pour maintenir la chaleur la nuit. Ce qui ce traduit par du poids et une fonte de qualité. On peut rajouter des briques de terre sur ou autour du poêle.
- Une petite puissance pour ne pas avoir trop chaud et ne pas faire marcher le poêle en sous régime.
- Une bonne performance : entre 80 et 90% de rendement afin de moins consommer.
L’eau, l’électricité…
Pour ce qui est des « à côté », eau, électricité, toilette sèche, les possibilités sont variées. L’expérience nous prouve que tout un chacun aura des besoins ou des envies extrêmement diverses, qui dépendront aussi du lieu d’installation. Eau courante ou pas, électricité du réseau ou solaire, éolienne. Les solutions foisonnent, les astuces étonnent…
Beaucoup profitent de cette belle opportunité pour apprivoiser l’énergie solaire, éolienne, les systèmes de filtration et d’épuration d’eau, la pratique des toilettes sèches, le chauffage au bois, le jardinage, etc. Dire que la yourte ouvre sur une porte vers l’avenir n’est pas un vain mot ! Elle nous amène à un mode de vie plus sobre. Il ne faudra pas hésiter à le mettre en avant pour faire accepter votre installation auprès des voisins, élus locaux etc…
Cahier des charges d’utilisation et d’entretien (yourtes, tipi…)
Il est important de à respecter certaines règles de montage, de démontage et d’entretien de votre yourte pour la faire durer et être en sécurité. Pour ce faire nous formons chaque acquéreur et fournissons un guide de montage décrivant les étapes à suivre et des conseils d’entretien. Nous garantissons les vices cachés pendant une durée de un an, mais en aucun cas les erreurs de manipulation ou toutes négligences dans la mise en œuvre et l’entretien.
Préconisation principale d’installation et d’entretien :
- Le terrain doit être plat et de niveau afin que la yourte soit stable et que l’ossature ne vrille pas. Il doit être parfaitement stable pour éviter les affaissements. La yourte doit y reposer hors d’eau ou sur un vide sanitaire.
- Le site d’implantation doit être abrité des vents forts. Dans certain cas de forte exposition, il sera nécessaire de dresser une palissade coupe-vent. Aussi il faut être vigilant pour ne pas laisser le vent s’engouffrer par la porte ou la couronne. Par temps de tempête il faut retendre les cordages si nécessaire, fixer les poteaux à la couronne et visser au sol à l’aide d’équerres métalliques.
- La yourte ne sera pas montée sous des arbres. cela endommage les toiles imperméables (sève, chute de branche…) et accélère leur détérioration.
- La yourte doit être chauffée de façon constante pendant les jours humides pour éviter les moisissures du bois, de l’isolation et de la bâche imperméable. Il est indispensable de démonter et de stocker au sec les yourtes qui ne seront pas chauffé pendant les périodes humides ( automne et hiver principalement).
- La yourte doit être montée suivant le guide de montage que nous fournissons. La corde ou le câble de compression doit être fixé à la marque définie.
La yourte et la loi
En l’absence de décrets municipaux ou de règlements s’y opposant (zones protégées, sites classés), le camping est autorisé partout pour la durée que l’on souhaite, avec l’accord du propriétaire. Reste à savoir si on accepte de considérer la yourte comme une tente… Celle-ci n’étant ni une maison, ni une caravane, ni un mobile-home, ni une cabane, on manque de cases pour la classer. On sera donc face à des réactions très diverses face aux implantations. En faisant une demande formelle vous embarrasserez les maires. On aura moins de mal à obtenir un accord de principe. D’autres choisissent de ne rien demander du tout, ce qui marche dans la plupart des cas, … Sauf quand ça ne marche pas…
En général la complicité du propriétaire et celle du maire peuvent suffire pour habiter librement dans sa yourte. La bienveillance des voisins est aussi utile. Et même si il y a des histoires d’expulsions de yourtes, elles sont somme toute rares.
S’il devait y avoir conflit, nous sommes en lien avec l’association Halem qui possède une expérience de terrain précieuse et un réseau de juristes pour vous aider. Dans certains cas on peut demander un permis de construire et se voire l’obtenir, à condition qu’il s’agisse d’un terrain constructible.
Avant d’être légale, la yourte est légitime voire même exemplaire. Pour les questions d’assainissement par exemple, les yourtes sont la plupart du temps associées à la pratique des toilettes sèches, et l’utilisation de produits biodégradables pour les eaux de vaisselle et la toilette. Cela permet non seulement de se passer de système d’assainissement ou de raccordement au réseau mais aussi de rétablir un cycle vertueux de retour à la terre des matières. Ainsi, sous réserve d’avoir sous le coude un dossier bien ficelé, les systèmes d’épurations autonomes (phyto-épuration) couplés à des toilettes sèches présentent de moins en moins de problèmes auprès des instances type SPANC (Service Public d’Assainissement Non Collectif). A noter que les toilettes sèches sont reconnues par la loi par arrêté depuis le 9 octobre 2009.
La yourte est un habitat réellement affranchi. Les prix du locatif, ou de « la pierre » à l’achat, ont progressivement atteint des niveaux complètement aberrants. La yourte et l’habitat léger en général doivent faire leur trou dans le paysage urbain, rural, social, légal. La loi traîne à reconnaître ces habitats, c’est à nous de construire avec les propriétaires un « droit coutumier », sur l’occupation des terrains, (baux d’occupation, arrangements pour l’accès au réseau etc..). Heureusement les élus, les citoyens sont de plus en plus en mesure de comprendre ces démarches. A moins de tomber sur des maires ou des DDE vraiment réfractaires, on trouve à s’installer. Sur ce chemin de la reconnaissance et l’affirmation qu’ils représentent des solutions de logement crédible, l’association Halem travaille à faire avancer le droit des habitations « éphémères et mobiles ».